Depuis l'Antiquité les points d'eau, sources, lacs, fontaines, rivières sont des lieux propices aux mythes et légendes. L'eau symbole de vie, associé à la purification, la guérison, la jeunesse, l'eau qui jaillit partout dans les zones montagneuses est très présente dans la mythologie et les contes pyrénéens. Elle est à l'origine de nombreux récits qui racontent la découverte ou la création de sources guérisseuses, fontaines miraculeuses, lacs légendaires.  

Cette fontaine doit son nom au martyr Saint Léon de Carentan devenu saint patron et évêque du diocèse de Bayonne. Célébré le 1er mars, une prière lui est consacrée.

Selon la légende, Léon vit le jour vers 856 à Carentan en Basse-Normandie. Il fit des études à Paris puis fut nommé archevêque de Rouen.  Lors d'un voyage qu’il fit à Rome, le pape lui aurait confié la mission d'évangéliser les basques en le nommant évêque de Bayonne. Il étendit son œuvre de prédication jusqu'en Navarre. Cependant des pirates vikings apprirent les nombreuses conversions dans la région et en répression ils le décapitèrent ainsi que l'un de ses deux compagnons vers 890. Mais en dépit de sa décapitation, Léon poursuivit sa marche en portant sa tête et la légende rapporte qu'une source jaillit à l’endroit même où il finit par s’effondrer. Une fontaine commémorative fut érigée en son nom. Elle a d'ailleurs été classée monument historique en 1992. 

La Fontaine Saint-Léon - Bayonne / carte postale / 1901 / Pireneas

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Cette fontaine se situe dans la commune de Salies-de-Béarn. La légende rapporte que c'est par l'intermédiaire de cette fontaine que la ville de Salies de Béarn fut baptisée ainsi. La fontaine fut découverte lors d'une chasse au sanglier. Un sanglier, traqué et pourchassé, fut blessé au cours d'une chasse. Dans un ultime sursaut, l'animal sauvage alla se réfugier dans un marais bourbeux. L'examen du corps de l'animal permit l'observation d'une pellicule blanche, à savoir des cristaux de sel. Une fontaine fut construite à cet emplacement avec l'inscription qui suit : « Si je n'y étais pas mort, personne n'y vivrait ». 

Depuis, la ville de Salies de Béarn est réputée pour son sel. Elle est arrosée par un cours d'eau, le Saleys, qui est un affluent du gave d'Oloron.  

Salies-de-Béarn : Fontaine monumentale du Millénaire Place du Bayaa / carte postale / 1904 / Pireneas

Sarrance est un lieu de pèlerinage à la Vierge attesté depuis le Moyen Age. Pour exemple, les Oloronais vinrent en nombre au milieu du XVIIe siècle pour remercier la Vierge de les avoir délivrés de la peste.  

Une légende raconte l’origine de la fondation du sanctuaire de Notre-Dame de Sarrance. Dans cette commune alors essentiellement peuplée de bergers, l'un d'eux s'étonna de voir chaque soir, à l’heure où il ramenait son troupeau au bercail, un taureau s’éloigné. Lorsqu'il réapparaissait, il était plus beau et plus fort. Le berger s’interrogea et décida de suivre l’animal.  Il le vit traverser le gave à la nage et aller s’agenouiller sur l’autre rive sur une pierre qui représentait l’image de la Vierge. L’évêque d'Oloron, informé de ce prodige, se rendit sur place et fit emporter la pierre dans sa cathédrale. Mais le lendemain la statue avait disparu de la cathédrale pour réapparaitre à l’endroit même où le taureau s’était agenouillé. L'évêque décréta alors la construction d'un oratoire sur le rocher. Par la suite des mécréants jetèrent la statue dans l'eau mais celle-ci surnagea et remonta sur le rocher.   

Sarrance (B.-P.) : Fontaine miraculeuse et Chapelle de N.-D. de la Pierre / carte postale / 1969 / Pireneas

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Il y a fort longtemps, un serpent gigantesque avait élu domicile dans la vallée du gave de Pau. Cette vallée abritait de nombreux troupeaux qui venaient y paître. Cet animal terrorisait la vallée en ingurgitant troupeaux et bergers. Jusqu'au jour où un homme décida d'affronter le monstre. Il embrasa une enclume et s'approcha du monstre qui, lorsqu'il l'aperçut, avala l'enclume rouge et se brûla. Pour apaiser sa soif, le monstre absorba plusieurs litres d'eau jusqu'à en exploser. C'est cette explosion qui créa le lac d'Isaby en se répandant dans tout le vallon. 

Fontaine Paspicho : Gorge de l'Isaby, Vallée d'Argellès / par Louise-Joséphine Sarazin de Belmont / lithographie / 1833 / Pireneas

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Une légende raconte qu’un mendiant qui passait un soir par un village en fut chassé par des habitants sans cœur. Un berger vint cependant à son secours. Bien que très pauvre, le berger sacrifia un veau. Le lendemain à son réveil, il retrouva son veau au milieu d’un troupeau tandis que le village avait disparu laissant à sa place un paisible lac. C’est ainsi que le lac Bleu fut créé. Chanté par le poète Frédéric Soutras, ce lac est d’un bleu intense dû à sa grande profondeur. 

Le Lac Bleu (Hautes-Pyrénées), par Charles Mercereau (1822-1864) / lithographie / 1853-1876 / Pireneas

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Construit au Moyen Age pour défendre la vicomté de Béarn, ce pont fut selon une légende du XIIe siècle, le théâtre d’une bien étrange affaire : celle du “jugement de Dieu par l’eau” de Sancie. 

Nous sommes en 1170. Sancie, vicomtesse du Béarn alors que son époux, Gaston V, vient d’être envoyé en Espagne rejoindre la croisade contre les Maures, attend seule à Sauveterre de Béarn, un heureux évènement. Toute la contrée s’en réjouit. Malheureusement, l’enfant vient au monde difforme, dépérit rapidement et chose étrange, meurt au moment même où l'on apprend le décès de Gaston V en Espagne. La mort du nouveau-né suscite une vive émotion parmi les habitants de la vicomté et aussitôt des rumeurs accusent Sancie de pratiquer la sorcellerie. On demande alors au Roi de Navarre de se déplacer. Celui-ci, devant les accusations du peuple, décide de soumettre Sancie, sa propre sœur, au « Jugement de Dieu ». Sancie est jetée du haut du pont de Sauveterre dans les eaux glacées du gave. Avalée par les flots, elle échoue sur une plage, inconsciente mais bien vivante. La nouvelle se propage aussitôt et tout le monde clame que si elle est vivante c'est qu'elle est innocente. Conduite devant l'évêque, ce dernier lui accorde la bénédiction. Jusqu'à la fin de son règne, Sancie sera désormais aimée et vénérée par tous les habitants. 

Sauveterre-de-Béarn : Le Vieux Pont / carte postale / 1903 / Pireneas

Cette légende n'est pas sans rappeler le mythe d'Orphée qui alla jusqu'aux enfers pour sauver sa bien-aimée Eurydice et qui avait reçu les mêmes consignes, à savoir de ne pas se retourner sous peine de perdre pour l'éternité son amour.

Pendant fort longtemps, le lac de Lourdes était perçu comme un lac maudit. La légende rapporte que lorsqu'une personne s'y noyait, son âme était à jamais emprisonnée au fond du lac.

Toujours selon la légende, à l'emplacement du lac s'élevait autrefois une cité peuplée d'individus si cruels que Dieu décida de les châtier en engloutissant la cité dans les flots. Seule une famille put échapper à ce destin car elle s'était montrée pieuse et respectueuse. La veille de la destruction de la cité, Dieu envoya un messager pour la prévenir du terrible sort qu'il réservait à la population. Toute la famille serait sauvée à la condition cependant que personne, sous aucun prétexte, ne se retourne durant le voyage. Tous les membres de la famille quittèrent la ville et respectèrent les consignes données par l'envoyé du Seigneur. Cependant alors que la petite troupe se hâtait, des bruits épouvantables retentirent. L'homme pressait les siens d'avancer et d'augmenter la cadence en leur sommant de ne surtout pas se retourner. Or, sa femme qui était à l'arrière se retourna et fut instantanément changée en pierre. 

Lourdes - le Lac / carte postale / 19?? / Pireneas